Vers une catharsis fiscale : l’État républicain face à sa propre voracité

Franck-Abed


Il arrive un moment où une nation doit regarder en face l’incohérence de son organisation. La France y est désormais contrainte. L’État, censé protéger et organiser la vie collective, a transformé l’impôt en instrument quasi idéologique. L’épargne, les retraites, les livrets, l’assurance-vie : tout ce qui constitue la sécurité et la liberté des citoyens devient un levier de pression fiscale, un moyen de capter des ressources plutôt que de stimuler le pays.

Les retraités, qui ont bâti leur vie sur l’effort et la prévoyance, voient leur épargne épiée et menacée, non pour financer des besoins urgents, mais pour combler des déficits structurels accumulés par une gestion publique souvent maladroite, parfois désinvolte. Les niches fiscales, les dispositifs d’assurance-vie, la taxation des revenus et du patrimoine ne sont pas de simples mesures budgétaires : ce sont des instruments de coercition déguisée.
Même les livrets, symboles de prudence et de liberté, ne sont plus épargnés. L’impôt s’immisce jusque dans ce qui devrait rester un espace de sécurité et de réflexion, transformant la contribution citoyenne en une suite de contraintes arbitraires, où la logique fiscale écrase l’intelligence et l’initiative individuelles.
Ce n’est pas une question de justice sociale, mais de priorités inversées. L’État mobilise ses moyens contre ceux qui produisent, épargnent et transmettent, tout en maintenant des dépenses publiques dont l’efficacité est souvent douteuse. Dans ce contexte, l’assurance-vie et l’épargne deviennent des cibles faciles, non par nécessité mais par commodité. L’impôt, censé organiser la solidarité, se transforme en arme contre la liberté individuelle.
La question est simple et implacable : une nation qui laisse son État républicain taxer tout ce qui peut constituer un filet de sécurité pour ses citoyens choisit-elle de se protéger, ou de se livrer à une gestion prédatrice déguisée en démocratie fiscale ? Si la France persiste dans cette voie, elle risque moins l’insolvabilité que la démoralisation générale, rendant l’effort volontaire inutile et la dépendance inévitable.

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