Les pertes, estimées entre 7 et 15 milliards de dollars par semaine, reflètent autant l’arrêt des services publics que la baisse temporaire de la consommation liée aux retards de salaires pour les fonctionnaires. Le transport aérien a été l’un des secteurs les plus touchés, mais ce sont surtout les retards administratifs et réglementaires qui pèsent durablement sur l’investissement et l’activité. La Réserve fédérale, privée de données fiables, navigue ainsi dans un environnement macroéconomique brouillé, où le risque d’erreur d’orientation monétaire s’accroît.
Cette situation trouve un écho direct en France. Les difficultés du gouvernement Macron à former une équipe stable et à acter un budget créent, là aussi, un déficit de visibilité. Les arbitrages tardent, les collectivités comme les entreprises manquent d’indications claires sur les futures dépenses publiques, et l’économie française évolue dans un climat d’attentisme comparable à celui observé aux États-Unis.
D’un point de vue macroéconomique, le parallèle est évident : dans les deux pays, l’instabilité politique perturbe les anticipations des agents économiques. Elle accroît la prime de risque, freine l’investissement, réduit la consommation future par précaution et pèse sur la croissance potentielle. Même sans shutdown formel, la France subit une forme de paralysie budgétaire de fait, dont les effets s’installent progressivement dans la dynamique économique.
Ces deux exemples illustrent une règle simple : lorsqu'un gouvernement est fragilisé, l’économie ralentit, non pas par choc immédiat, mais par détérioration des anticipations qui sont, à long terme, le moteur essentiel de l’activité...

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