La dénonciation systématique des grandes fortunes est devenue un réflexe courant, souvent présenté comme une exigence morale ou sociale. On pourrait presque parler de « sport national ».
S’il est essentiel de condamner les enrichissements illicites, assimiler la richesse à une injustice en soi relève d’une erreur d’analyse.La création de valeur, lorsqu’elle s’inscrit dans un cadre éthique et productif, constitue un moteur essentiel de développement collectif.
L’histoire économique montre que la prospérité n’est pas un jeu à somme nulle : l’enrichissement légitime des uns peut générer des externalités positives pour l’ensemble de la société (innovation, investissement, emploi, mécénat, transfert de compétences).
De même, considérer les héritages comme tombés du ciel, c’est oublier le travail, la persévérance et la vision des générations précédentes.
La richesse transmise n’est pas qu’un capital financier : elle incarne souvent le fruit d’un effort accumulé et d’une responsabilité héritée.
Confucius le formulait déjà, avec une lucidité intemporelle :
« Quand les riches s’amincissent, les pauvres meurent de faim »
Mon père me disait :
« Appauvrir les riches n’enrichit pas les pauvres ».
Plutôt que de stigmatiser la réussite, il serait plus fécond de réfléchir à la manière dont la richesse peut être mise au service du Bien Commun, sans pour autant disqualifier ceux qui la créent.
Et si, au lieu d’opposer richesse et justice sociale, nous repensions ensemble les conditions d’une prospérité réellement partagée ?

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