Le baccalauréat : d’une épreuve d’élite à une formalité sans saveur

FRANCK-ABED-BAC


Créé en 1808 par Napoléon Bonaparte, le baccalauréat avait pour ambition de certifier un niveau d’excellence, de sélection intellectuelle et de rigueur académique. Il marquait l’entrée dans le monde des études supérieures : seuls les meilleurs y accédaient. Le mot même de « bachelier » évoquait autrefois un prestige certain.

Deux siècles plus tard, que reste-t-il de cette institution ? Une coquille vide. Le bac n’est plus qu’un rite de passage symbolique, un examen vidé de sa substance, massivement distribué à près de 90 % d’une classe d’âge, selon les désirs de Lionel Jospin... Il s’agit de l’expression parfaite du nivellement par le bas. L’excellence a cédé la place à la complaisance et la sélection à la validation automatique. Dans quelques années, ils enverront les diplômes par SMS. Le plus étonnant ? C’est l’enthousiasme, très excessif, de certains parents, tout à leur joie de voir leur enfant obtenir ce trophée sans valeur. Ils y voient une prouesse, quand il ne s’agit trop souvent que d’une formalité statistique... Bien sûr, il existe encore des élèves méritants, et leur travail doit être salué. Mais dans un système où tout le monde remporte la couronne de lauriers, la victoire n’a plus de sens. Il serait peut-être temps de se demander si l’on doit continuer à entretenir cette mystification collective ou bien restaurer la crédibilité d’un diplôme autrefois synonyme de mérite et bien plus…

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