« La contre-révolution ne sera pas une révolution contraire, mais le contraire d’une révolution » Joseph de Maistre.
Cette citation est tirée de ses Considérations sur la France (1796), un ouvrage fondamental de sa pensée politique dans lequel il déploie tout son génie. Elle exprime une vérité politique et philosophique que beaucoup, y compris parmi ceux qui se disent de droite, ont aujourd’hui oubliée ou trahie.
Trop nombreux sont ceux que l’on peut qualifier de « droitards », ces militants et suiveurs politiques agités et brouillons qui, croyant combattre la Révolution, en épousent en réalité les méthodes, les réflexes et même les principes, sans en avoir pleinement conscience. Ils rêvent de revanche, de coups de force, d’agitation permanente, de grand soir, et parfois même de plébiscite populaire, pensant qu’ils peuvent vaincre le modernisme politique avec ses propres armes.
Mais en agissant ainsi, ils imitent ou singent la Révolution : ils deviennent révolutionnaires à l’envers. Ils substituent au fondement légitime de l’autorité politique une logique démocratique, de volontarisme ou de brutalité, qui relève du même matérialisme que leurs adversaires. Ils confondent la force et l’autorité, la réaction et la restauration, le ressentiment et la justice, etc.
La véritable contre-révolution, telle que la pensait Maistre, ne consiste pas à inverser l’idéologie des révolutionnaires ou à imiter leur violence illégitime, mais à rétablir ce qu’ils ont massacré : l’ordre naturel, l’autorité sacrée, la hiérarchie voulue par Dieu. C’est une œuvre de patience, de fidélité et de transmission.
Elle s’appuie sur des principes, non sur des slogans ; sur des institutions enracinées, non sur des gesticulations médiatiques ; sur le trône et l’autel, non sur les urnes et la démagogie. Raison pour laquelle, nous n’avons jamais soutenu Jean-Marie Le Pen qui, en réalité, n’était qu’un révolutionnaire de plus défendant constamment la République et la Démocratie.
Bref, il ne s’agit pas de retourner la Révolution contre elle-même, mais de promouvoir une saine pensée philosophique et politique : celle de la paix fondée sur la justice, de l’ordre qui vient d’en-haut, de la politique comme prolongement du spirituel.
C’est là que réside la seule voie sérieuse, profonde et durable pour qui veut vraiment reconstruire… la France !
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