Le Bûcher des vanités, un roman incandescent

FRANCK ABED


Paru en 1987, Le Bûcher des vanités de Tom Wolfe est une fresque magistrale sur l'Amérique des années 1980, un portrait sans concession de la haute société new-yorkaise et des tensions raciales qui la traversent. À travers une écriture incisive et un humour mordant, Wolfe dissèque les travers du capitalisme, du pouvoir et de l’ambition dans une ville qui ne pardonne pas les faux pas.  


Sherman McCoy, protagoniste du roman, est un golden boy de Wall Street, riche et arrogant, persuadé d’être au sommet du monde. Mais une simple erreur de parcours va provoquer sa chute vertigineuse, transformant son existence en un cauchemar médiatique et judiciaire. Wolfe, maître du réalisme, explore comment la société façonne ses idoles avant de les brûler sur l’autel de la moralité publique.  

Construit comme un roman noir aux accents satiriques, Le Bûcher des vanités est aussi un chef-d'œuvre de critique sociale. On y retrouve une galerie de personnages éblouissante : avocats opportunistes, journalistes avides de scandales, politiciens jouant leur propre jeu. Wolfe orchestre brillamment cette cacophonie urbaine où chacun tente de tirer profit des malheurs des autres.  

Si le roman a pu diviser la critique à sa sortie, notamment en raison de son regard tranchant sur les relations raciales et la justice américaine, il demeure aujourd’hui un incontournable de la littérature contemporaine. Sa vivacité et sa pertinence n’ont rien perdu de leur éclat et résonnent encore fortement dans notre époque où l’image et l’apparence dominent le discours social.  

Un classique mordant, à la fois drôle et tragique, qui continue d’exercer sa fascination, non seulement comme un roman captivant, mais comme un miroir implacable de la société.  

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