Pourquoi appelle-t-on le dimanche après Pâques le dimanche de Quasimodo ?

FRANCK ABED MESSE

Chaque année, une semaine après Pâques, l’Église catholique célèbre ce que l’on appelle traditionnellement le « dimanche de Quasimodo ». À première vue, ce nom évoque davantage le célèbre bossu de Notre-Dame que la liturgie chrétienne. Pourtant, il plonge ses racines dans une tradition très ancienne, à la fois biblique et symbolique.

Tout commence avec la messe d’ouverture de ce dimanche particulier. Le chant d’entrée utilise un extrait de la première épître de saint Pierre :


« Quasi modo géniti infantes », ce qui signifie en latin « comme des enfants nouveau-nés ».


Le texte complet invite les fidèles à désirer le lait spirituel pur pour grandir dans la foi. En d’autres termes, il s’agit d’un appel à revenir à la fraîcheur et à la pureté de la foi, tout juste renouvelée par la célébration de Pâques.

Pourquoi une telle image ? Parce qu’à l’origine, les catéchumènes — ceux qui avaient été baptisés lors de la nuit de Pâques — continuaient leur initiation chrétienne durant toute l’octave pascale. Le dimanche suivant, ils déposaient les vêtements blancs reçus au baptême, marquant ainsi la fin d’une première étape de leur vie spirituelle. Ils étaient alors vus comme des « nouveau-nés » dans la foi.

Le nom de « Quasimodo » est donc simplement la contraction populaire de cette expression liturgique. Rien à voir directement avec Victor Hugo ou son célèbre personnage, même si l’écrivain a choisi ce prénom pour souligner le lien entre son héros, abandonné à Notre-Dame, et la fête chrétienne du lendemain de Pâques.

Aujourd’hui encore, même si beaucoup ne connaissent plus le sens exact de cette appellation, le « dimanche de Quasimodo » reste un symbole fort : celui de la renaissance intérieure après la victoire de Pâques.


Une invitation à redevenir, en quelque sorte, des enfants devant Dieu.



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